HO KARAN est allée à la rencontre de Vincent Lartizien, une personne que l’on ne pourrait résumer à ses titres de surfeur-entrepreneur. Aujourd’hui porte-parole du chanvre en France, nous l’avons questionné sur sa vision de cette plante encore sous-estimée.
Après avoir été un pionnier des sports de glisse, il est en passe de le devenir pour notre plante préférée. Il fédère un maximum de professionnels dans les métiers de l’agriculture, de l’industrie textile, des finances, pour redonner au chanvre la place qu’il mérite. Il synthétise tout cela grâce à son organisation Les Chanvres de l’Atlantique et sa marque Nunti-Sunya.
Bonjour Vincent, présentez-vous rapidement pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas ?
J’ai commencé par être surfeur professionnel pendant 30 ans. A l’âge de 18 ans, je suis parti à Hawaii pour faire de la planche à voile, puis du surf. C’était l’époque où ces disciplines explosaient. Tout se passait là-bas ! Avec les surfeurs du coin, on a ramené ce sport en Europe au début des années 2000. On était les premiers découvrir les grosses vagues d’ici. Au fur et à mesure, elles sont devenues les plus prisées de la planète.
En rentrant en France, j’ai suivi une formation en thérapie énergétique. Je viens d’une famille de chirurgiens. S’orienter vers le médical et le corps humain était logique. J’avais l’habitude de tenir des écarteurs pour mon père au bloc. Si je n’avais pas été surfeur, j’aurais fini dans ce milieu. Mon objectif était de mieux comprendre l’humain et son environnement en général. Les grands docteurs hawaïens que j’ai rencontrés ont changé ma vision occidentale de la médecine.
En tant que surfeur, j’avais aussi ma propre vision des choses. En y ajoutant cette perception de l’énergie qui traverse le corps humain, j’ai pu comprendre les mécaniques qui alimentent le corps. Ce sont des problématiques qui ne préoccupent pas les gens, alors que c’est la base de beaucoup de choses. Comprendre la matière et le corps humain est indispensable pour la médecine. La médecine occidentale s’y fourvoie comme dans d’autres domaines de la vie.
Avec mon entourage, on s’est dit qu’il fallait remettre tout ça à l’endroit. Il fallait faire quelque chose car le monde tourne à l’envers.
C’est donc à ce moment précis que vous avez découvert le chanvre ?
Je l’avais déjà découvert par le cannabis. Il est très ancré dans la culture du surf et d’Hawaii. Là-bas, le mouvement hippie était déjà très implanté. Une partie de cette communauté était arrivée car elle se reconnaissait dans les valeurs d’Hawaii.
Tout le monde parlait du chanvre pour sauver l’humanité. Ça m’est resté dans un coin de la tête. Puis au moment où l’on recherchait ce qu’il fallait pour faire changer les choses dans notre monde, le chanvre correspondait à nos valeurs. On a alors découvert pourquoi il avait été autant diabolisé.
A-t-il changé votre vie ?
Il n’a pas changé ma vie, mais c’est une suite logique. L’océan m’a enseigné des valeurs et m’a ramené vers la terre, vers les solutions que le chanvre apporte. Il représente le futur dans tous les domaines de la vie.
Donc non, il n’a pas changé ma vie, mais il oriente ma vie !
Ce n’est pas compliqué de se dire que le chanvre peut tout résoudre, mais que l’on peut manquer de moyens pour parvenir à trouver toutes les solutions ?
C’est simple, je me dis : « on va explorer tout le potentiel de cette plante » ! Il y a d'abord la nourriture, puis le textile, la construction, etc. Nous apprenons de tous les métiers, avec des personnes qui savent de quoi elles parlent. On ne veut pas d’intermédiaires qui perturberait l’énergie dans nos produits finaux. On ne veut pas se faire déposséder de la matière.
Nous sommes nous-mêmes agriculteurs, et travaillons avec des agriculteurs partenaires. Il en va de même avec les distributeurs, comme Biocoop. Pour l’aspect financier, on recherche des acteurs dans le milieu du surf. C’est un juste retour pour ce que le surf a donné.
On peut lire des rumeurs, plus ou moins fondées, disant que Monsanto s’intéresserait au chanvre, qu’en pensez-vous ?
Monsanto veut tout ! Sauf que le chanvre, n’importe qui peut s’en servir, n’importe où. Monsanto ne pourra rien faire, ils arrivent trop tard. La plante n’est pas pour un, elle est pour tous.
Il suffit de s’inspirer du cannabis. Dans cette industrie, tout est en open-source. Nous suivons cette voie.
C’est intéressant d’entendre « open-source ». Sans la technologie, le chanvre serait resté dans l’oubli ?
Oui, l’évolution est due à internet. C’est le pire cauchemar des contrôleurs ! Personne ne pourra nous l’enlever. Si moi je découvre quelque chose sur cette plante, je le poste sur internet et l’échange se fait.
On comprend très bien que votre projet résonne auprès des personnes qui vivent en campagne, ou du moins proche de la nature. Qu’en est-il dans les villes ?
Bien sûr que cela résonne aussi dans les villes. Nous livrons dans toutes les Biocoop par exemple. La campagne revient vers la ville. Et ça va ramener d’autres personnes à la campagne, car le chanvre créé des métiers pour rouvrir du lien.
Les villes sont surpeuplées. Il fallait un sens pour que les gens reviennent à la campagne. On est en train de trouver ce sens.
Les mentalités ont changé, lentement certes, mais cela ne cesse d’augmenter. L’évolution se fait à l’échelle de la planète, tout comme le surf à son époque ! Personne n’avait prévu l’explosion de ce sport. Aujourd’hui, personne ne peut prévoir ce que le chanvre va provoquer. L’éveil des consciences est planétaire, il augmente jour par jour, comme tous les phénomènes dits « underground ».
Vous sentez cela ? Vous êtes de plus en plus sollicités ?
Tout le temps ! Plein de gens viennent nous voir ! En faisant des portes ouvertes, on se disait « personne ne va venir » ! Et au final on se retrouve avec plein de gens qui posent des questions, qui comprennent tout de suite pourquoi on fait ça !
Il y a dix ans on passait pour des barjots, aujourd’hui tout le monde comprend. On parle d’énergie, de politiques, etc. Tout le monde se rend compte, grâce au net encore une fois, que l’on se fait rouler dans la farine et qu’on peut s’en sortir sans les grandes organisations.
Les citoyens peuvent s’occuper d’eux-mêmes comme ils l’entendent.
Avant de terminer, que diriez-vous aux personnes qui découvrent le chanvre aujourd’hui ?
Allez sur internet, tapez « chanvre » par curiosité. C’est la plante la plus reliée à l’humain ! C’est une plante entière et parfaite.
On remercie Vincent Lartizien pour son temps, ses connaissances et surtout sa passion ! On a encore tellement de questions à lui poser...
Vous pouvez suivre ses aventures sur sa page Facebook. Dans dix ans vous pourrez dire « je le suis depuis le début ! ».
Bonjours avez vous une idée pour le ramassage de Havre car j ais peut être une 💡pour vs