Ma lutte contre la dermatillomanie - témoignage de Camille Montaz

Se triturer la peau sans réussir à arrêter. Parfois même, sans s’en rendre compte. Gratter, percer, arracher tout ce qui dépasse. Boutons, points noirs, croûtes, peaux mortes. Se créer des lésions, sur le corps et/ou le visage. Perdre confiance en soi. S’isoler, se replier sur soi-même. Et se sentir pris au piège dans un véritable cercle vicieux. Voilà les symptômes de la dermatillomanie, un trouble anxieux peu connu, dont j’ai souffert pendant 15 ans. Un trouble référencé parmi les TOC, qui fonctionne comme une addiction et touche majoritairement des femmes perfectionnistes et anxieuses.

Qu’est-ce que la dermatillomanie et quelle a été mon histoire ? Décryptage !

Article écrit par Camille Montaz, ex-dermatillomane qui tient le compte instagram @peau.ssible, et autrice du livre "Mon histoire avec la dermatillomanie"

Se triturer la peau sans réussir à arrêter. Parfois même, sans s’en rendre compte. Gratter, percer, arracher tout ce qui dépasse. Boutons, points noirs, croûtes, peaux mortes. Se créer des lésions, sur le corps et/ou le visage. Perdre confiance en soi. S’isoler, se replier sur soi-même. Et se sentir pris au piège dans un véritable cercle vicieux. Voilà les symptômes de la dermatillomanie, un trouble anxieux peu connu, dont j’ai souffert pendant 15 ans. Un trouble référencé parmi les TOC, qui fonctionne comme une addiction et touche majoritairement des femmes perfectionnistes et anxieuses.

Qu’est-ce que la dermatillomanie et quelle a été mon histoire ? Décryptage !

Article écrit par Camille Montaz, ex-dermatillomane qui tient le compte instagram @peau.ssible, et autrice du livre "Mon histoire avec la dermatillomanie"

I. Mon histoire avec la dermatillomanie : 15 années de lutte.

Un trouble peu connu.

Longtemps confondue avec de l’acné ou un problème d’ordre cutané, la dermatillomanie est une affection psychique. Elle a d’ailleurs été reconnue comme telle en 2013 et figure désormais dans le DSM-V, le Manuel Diagnostic International des Troubles Mentaux. Toutefois, elle reste encore peu connue, notamment des professionnels de santé, ce qui complique son diagnostic et sa prise en charge. Personnellement, j’ai commencé à en souffrir à 12 ans, au collège, avec l’arrivée de l’acné. Mais je n’ai découvert le terme que 10 ans après !

La dermatillomanie se caractérise par la vérification ainsi que le triturage répété, compulsif et obsessionnel de la peau. Toutes les zones du corps peuvent être touchées. La personne atteinte triture des affections cutanées existantes (en cas d’acné par exemple) mais elle peut aussi créer ses propres lésions. Elle effectue des “crises” qui la plongent dans un état de transe. C’est une manie de soulagement de tensions internes. Durant les crises, la personne ressent une certaine satisfaction et elle ne prend pas conscience des dommages créés sur sa peau. Ce n’est qu’après la crise qu’elle revient à la réalité et ressent un mélange d’émotions fait de : tristesse, colère, culpabilité, honte. Des stratégies d’évitement et de camouflage vont alors être mises en place (maquillage, vêtements couvrants, annulation de sorties), souvent mal comprises par l’entourage. La honte et la difficulté à en parler n’arrangent rien.

Un trouble difficile à vivre.

Les répercussions sur la vie sociale et l’impact sur la confiance en soi en font un trouble très handicapant. Il m’est arrivé de nombreuses fois d’annuler des jours de cours, de travail, des soirées, voire même des entretiens d’embauche, à cause d’une crise. Je ne me sentais pas capable de sortir avec la peau abîmée, même maquillée. Je restais ainsi seule chez moi, à attendre qu’elle cicatrise et mentais pour justifier mes absences… Certaines activités étaient également sources de stress comme les sorties piscine, les week-end camping, les nuits à l’extérieur. Pour ne pas que l’on voit ma peau nue, démaquillée, je rivalisais d’inventivité. Au prix d’une charge mentale considérable…La peau était devenue un sujet obsessionnel : j’y pensais sans cesse et ne pouvais m’empêcher de regarder et d’analyser la peau de toutes les personnes que je croisais.

"Le fait de savoir que j’aggravais, voire créais moi-même ces lésions sur ma peau, était difficile à vivre. Je me sentais responsable, coupable. Je me disais : si je ne touchais pas, je n’aurais rien. Mais impossible pour moi de laisser quoi que ce soit sur ma peau. Je comprendrai plus tard, que je n’étais pas responsable. Mais en attendant, ce trouble me faisait complètement perdre confiance en moi…"

Un trouble qui abime la peau.

En plus de la douleur psychologique ressentie, les crises peuvent également amener une douleur physique. Brûlures, plaies ouvertes, risque d’infections. Être mal dans sa peau, dans tous les sens du terme… Ainsi, la dermatillomanie laisse des traces. Plus ou moins visibles. Plus ou moins profondes. Au fil des années et des triturages, la peau peut se couvrir de taches, de rougeurs, voire vieillir plus rapidement. Les pores de la peau peuvent aussi s’élagir et la peau être plus sensible. C’est ce que j’ai pu observer de mon côté. (J’ai toutefois été surprise de la capacité de la peau à se régénérer avec le temps, malgré tout le mal fait ! J’en parle un peu plus loin dans l’article).

Les personnes atteintes de dermatillomanie vont souvent dépasser des sommes d’argent importantes dans des produits de soin et de maquillage. La recherche DU cosmétique parfait pour unifier et lisser la peau, faire disparaître les taches et accélérer la cicatrisation est un des symptômes de ce trouble. J’ai mis tellement d’espoir dans ces soins ! Loin de moi l’idée de dire qu’ils sont inefficaces, il est important de choisir des produits de qualité; mais selon moi, il convient de prendre soin de son mental avant de prendre soin de sa peau. Travailler sur l’origine des grattages, pour les réduire. Prévenir plutôt que guérir. C’est ce que j’ai compris au fil des années, et qui m’a finalement permis de m’en sortir.


II. La dermatillomanie : quand la peau devient le support de tensions internes.

Profil type et causes possibles.

En février, j’ai décidé de créer le compte instagram @peau.ssible pour parler de dermatillomanie. Rendre ce trouble plus visible. Aider les personnes atteintes à se sentir moins seules. Ce compte rassemble désormais plus de 20 000 abonnés et il m’a permis, depuis sa création, d’échanger avec énormément de dermatillomanes pour mieux comprendre la variété des vécus. Un questionnaire, déjà rempli par plus de 3000 personnes donne également un bon aperçu de ce qu’est ce trouble. Ce qu’il en ressort est que c’est une pathologie majoritairement féminine (96% de mes abonnés sur Instagram sont des femmes), même si elle touche aussi des hommes. Les personnes atteintes ont souvent un tempérament anxieux, une peur de l’échec, et elles sont de nature perfectionniste. Elles présentent un manque de confiance en elles et sont dans l’hypercontrôle. Elles ont du mal à se détendre et ressentent beaucoup de culpabilité. Concernant leur peau, elles ont de l’acné (légère à sévère) ou non. Ells peuvent aussi présenter d’autres problématiques de santé : TOC, TCA, TDAH, addictions, dépression.

La dermatillomanie commence souvent à l’adolescence avec l’arrivée de l’acné. Mais elle peut aussi survenir très jeune, enfant. Certaines personnes se réfugient également dans ce trouble après un traumatisme ou un changement de vie (arrivée d’un enfant, départ du foyer familial, etc.). Les causes réelles sont encore méconnues mais certains facteurs seraient aggravants comme : une mauvaise gestion des émotions et du stress, un choc, la génétique, un effet miroir dans l’enfance si les parents ont ce comportement, un malaise affectif, une mauvaise estime de soi.

De mon côté, j’ai pu identifier que ce trouble avait démarré durant l’adolescence, période durant laquelle je me sentais très mal dans ma tête et dans mon corps. Très perfectionniste et accordant beaucoup d’importance au regard des autres, j’ai voulu “lisser” ma peau récemment couverte d’acné et ai mis en place ce rituel de triturages qui, sur le coup, me faisait du bien. Les crises étaient également un moment que je me donnais pour déconnecter, arrêter de penser, “me détendre”, car j’avais beaucoup de mal à le faire sinon.

S'en sortir : des solutions existent.

Il est peaussible d’aller mieux ! Dans mon parcours, j’ai beaucoup avancé à partir du moment où j’ai compris que je souffrais d’un trouble psychique. C’est un immense soulagement que de pouvoir mettre des mots sur des maux… Se rendre compte qu’on n’est ni fou, ni bizarre, ni seul. On arrête alors de penser que la volonté seule suffit pour aller mieux. C’est faux. La dermatillomanie est un trouble, pas une mauvaise habitude.

Mon chemin de guérison aura pris plusieurs années et j’aime dire que s’en sortir va de pair avec une meilleure connaissance de son trouble et de soi : se connaître pour mieux se comprendre. Identifier les moments de crise et essayer de comprendre pourquoi. Se reconnecter à son corps, à ses émotions, à ses sensations. Travailler sur son anxiété et apprendre à bien respirer. Changer certaines habitudes néfastes. Apprendre à s’aimer, à être dans l’instant présent, à prendre du temps pour soi et à se détendre. Identifier ce qui nous fait du bien et ce qui nous pèse. Avoir un bon environnement, pour soi. Être bien dans sa vie, dans son travail, avoir une passion. Trouver des exutoires pour “faire sortir” ce qui ne va pas, autrement que sur sa peau. Respecter les piliers de la santé : sommeil, nutrition, mouvement.

Et comment on fait ? J’ai longtemps essayé de m’en sortir seule avant de finalement demander de l’aide. À plusieurs thérapeutes ayant des approches différentes (psychiatre, TCC, psychothérapie d’inspiration analyse, sophrologie). À des approches plus alternatives (naturopathie, EFT, énergétique, hypnose). Cela m’a fait gagner beaucoup de temps. Tous les parcours sont différents. N’hésitez pas à vous faire aider si vous en ressentez le besoin et tournez-vous vers les thérapeutes dont l’approche vous attire et qui vous inspirent confiance. Un traitement médicamenteux peut également être nécessaire selon les cas. Je détaille tout mon chemin de guérison dans mon livre sorti en juin 2021.

Prendre soin de sa peau.

Et comment on fait ? J’ai longtemps essayé de m’en sortir seule avant de finalement demander de l’aide. À plusieurs thérapeutes ayant des approches différentes (psychiatre, TCC, psychothérapie d’inspiration analyse, sophrologie). À des approches plus alternatives (naturopathie, EFT, énergétique, hypnose). Cela m’a fait gagner beaucoup de temps. Tous les parcours sont différents. N’hésitez pas à vous faire aider si vous en ressentez le besoin et tournez-vous vers les thérapeutes dont l’approche vous attire et qui vous inspirent confiance. Un traitement médicamenteux peut également être nécessaire selon les cas. Je détaille tout mon chemin de guérison dans mon livre sorti en juin 2021.

Prendre soin de sa peau.

Pour finir cet article, parlons tout de même skincare. Les traces laissées par la dermatillomanie sont un vrai sujet losque l’on souffre de ce trouble. Est-ce possible de les éviter ? de les atténuer ? Toutes les peaux sont différentes mais mon expérience m’a montré que la peau se régénère avec le temps, lorsque l’on arrête de la toucher. C’est un fait rassurant à garder en mémoire.

Concernant les soins, il convient de ne pas surcharger sa peau au risque de perturber son film hydrolipidique. Moins mais mieux ! Je parle régulièrement de skincare sur @peau.ssible, n’hésitez pas à nous rejoindre ! Les crèmes cicatrisantes sont intéressantes car elles vont maintenir la peau hydratée pour qu’elle puisse bien se régénérer. Les patchs anti-acné peuvent également aider un bouton à partir plus vite (mais aussi empêcher de le triturer !). Sur le visage spécifiquement, les auto-massages sont utiles car ils vont stimuler la circulation sanguine et donc participer au renouvellement cellulaire. Mais l’hygiène de vie (sommeil, hydratation, alimentation) sera la base, au-delà des soins, pour permettre à la peau d’être en bonne santé.

Si des marques, taches, etc. persistent une fois la dermatillomanie canalisée, de nombreux traitements esthétiques avec des lasers par exemple existent. Ils pourront agir sur le grain de peau et l’éclat du teint. Je n’y ai jamais eu recours, mais pourquoi pas un jour !

Pour conclure,
Si vous souffrez de dermatillomanie, rappelez-vous que vous n’êtes pas seul et qu’il est possible d’aller mieux. Si je l’ai fait, pourquoi pas vous ? Soyez patient et bienveillant avec vous-même. Un pas après l’autre… Les efforts paient toujours alors continuez d’agir et gardez espoir. Le meilleur est à venir 🙂

Camille - @peau.ssible


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